N S. ANCIEN: fix tasses , par consequent l'hemine qui contenoit demi sepi GREGA tier étoit de trois tasses. A l'égard du muid de bled,l'on n'en TUNDE devoit faire que trente pains : ces Statuts ne marquent point France. combien chaque pain peloit ; mais par la Lectre que Theo demare Abbé du Mont-Cassin écrivit à l'Empereur Charlemagne, lorsqu'il lui envoïa l'hemine & le poids du pain, il est constant quechaque pain pesoit quatre livres , & servoit à quatre Religieux : d'où il s'ensuit que le muid de bled ne devoit pas peler plus de six vingts livres, & qu’ainsi il étoit bien moins qu'un septier de Paris, qui en pese deux cens quarante. Ces partages font connoître, qu'après cette réforme , les Religieux de saint Denis gardoient l'abstinence de la chair prescrite par la Regle de saint Benoît;toutefois avec les adoucissemens que le Concile d'Aix-la Chapelle y avoit apportés , puisqu'ils usoient d'huile de graisse dans leurs mets ordinaies au défaut d'huile d'olive, & qu'ils pouvoient manger de la volaille à certaines Fêtes de l'année. Quelques années avant ce partage l’Abbé Loüis aïant été pris par les Normans,les Religieux donnerent pour fạ rançon fix cens quatre-vingt livres d'or , & trois mille deux cens cinquante livres d'argent,qui reviennent à plus de six cens mille livres de notre monnoïe, sans compter plusieurs vassaux & leurs enfans qu’on fut aussi obligé de leur livrer. Ces Barbares s'emparerent pour la premiere fois de cette Abbaïe l'an 865. & comme il n'y avoit rien qui s'opposât à eux, ils la dépoüillerent entierement de tous les dons précieux que nos Rois y avoient faits , aïant été pendant trois semaines , maîtres de ce Monastere , d'où les Religieux en se retirant avoient emporté heureusement avec eux les saintes Reliques. Charles le Chauve aïant pris l'an 867. l'administration de cette Abbaïe, après la mort de l'Abbé Louis, qui étoit son Chancelier & fon parent, fit gloire de porter le nom & la qualité d'Abbé de S.Denis, & fit faire autour du Monastere, une enceinte de bois & de pierres en maniere de fortification pour empêcher que les Normans ne vinssent la piller une seconde fois ; mais les Religieux ne crurent pas ces fortifications assez fortes pour leur resister ; puisque dans le tems que ces infideles alliegeoient Paris l'an 887. ces Religieux se refugierent à Reims avec les Corps de leurs saints Pa ز FRANCE. trons, & plusieurs autres Reliques. L'an 912. le Monastere ANCIENNE L'ancienne Discipline y étoit encore fort relâchée, lorsque GATIONDE 1 FRANCE. ز ANCIENNE Vanité passée, travailla à se corriger lui-mêine,& à reformes & les manieres du fiécle. Il eut bien souhaité quitter Le credit qu'il avoit en France augmenta encore davantage, lorsque le Roi Loüis VII. étant prêt de partir pour la Croisade l'an 1147. le nomma pour Regene du Roïaume pendant son absence. Ce Prince avoit relola avec le Pape Eugene 111. de réformer l'Abbaïe de fainte Genevieve: mais n'en aïant pas eu le tems , l'execution en fut reservée à Suger , qui s'en acquita de la maniere que nous avons CONGREGA FRANCE. rapportée en parlant de cette Abbaïe. Le Roi étant de re- ANCIENNE . cour , cet Abbé fut chargé d'une nouvelle Commission par CIN BES: le Pape: c'étoit de mettre des Moines dans l'Eglise de saint DINIS EN Corneille de Compiegne, desservie alors par des Chanoines d'une vie peu reglée : ce qu'il executa , en y établissant une Communauté de Religieux tirés de saint Denis. Enfin après avoir rendu de grands services à l'Etat , qui lui firent donner le titre de Pere de la Patrie , & avoir gouverné son Abbare pendant vingt-neuf ans, il mourat l'an 1151. Il n'est pas le seul Abbé de saint Denis qui ait été Regent du Roïauine. L'Abbé Matthieu de Vendôme le fut aussi lorique saint Louis alla pour la seconde fois en Orient l'an 1269. Ce Prince étant mort dans ce voïage, son fils Philippe 111. qui l'avoit accompagné, non seulement continua la Regence à l'Abbé Matthieu ; mais le fit à son retour son Ministre d'Etat. Quoique Suger eût assez de credit pour obtenir du Pape Eugene III. d’user d'ornemens Pontificaux, cependant soit par modestie, ou pour quelqu'autre raison, il ne s'en servir pas : ce ne fut que l'Abbé Guillaume II. qui l'an 1176. obtint cet honneur du Pape Alexandre III. Du tems d'Eudes II. qui succeda immédiatement à Suger , l’Abbase de saint Denis acquit plusieurs Eglises & Prieurés , entr’autres, le Prieuré de Fornalos , qui lui fut donné l'an 1156. par le Roi d'Espagne Alfonse VII. & sous le Gouvernement d'Henri V. On lui soầmit encore le Prieuré de Grand-puis. Le Pere Felibien rapporte un Poüillé de cette Abbaïe, tiré d'un ancien Cartulaire de l'an 1411. où il y a dix-huit Prieurés , & environ quatre-vingt Cures à la nomination de l'Abbé, sans les Canonicats & les petits Benefices ; & il paroît par ce même Poüillé que dès ce tems-là cette Abbaïe avoit déja perdu plusieurs Monasteres de la dépendance ; comme ceux de Toussenyal, de Plaisir , celui de S. Michel, changé depuis en Abbaïe, & plusieurs autres , dont il est fait mention dans l'Histoire de saint Denis , quoiqu'ils ne se trouvent point dans ce Pouillé. Ces Monasteres qui étoient de sa dépendance , & dont les Prieurs étoient obligés de se trouver aux Chapitres Generaux qui se tenoient dans cette Abbaïe, n'étoient que trop lui faire donner le nom de Chef d'Ordre & de Congregation ; mais elle a suffisans pour GATION DE ANCIENNE merité ce titre avec plus de fondement par ce que nous asa Dès l'an 1580. quelques Monasteres de Benedictins pour Monasteres immédiatement soûmis au saint Siége, de s'unir en Congregation , s'ils n'aimoient mieux se refoudre à la visite de l’Ordinaire, s'étant associés ensemble , sous le titre de Congregation des Exemts , les Religieux de saint Denisqui n'avoient point encore obéï sur ce point au Concile de: Ť rente, & se voïoient pressés d'entrer en Congregation , aimerent mieux, sans s'allujettir à une autre Congregation, chercher eux-mêines à en composer une, dont leur Monastere pût être le Chef, & faire en sorte par ce moïen de ne changer à leurs Usages ( quelque abusifs qu'ils fussent ) que ce qu'ils voudroient. La chose concluë,la Communauté députa plusieurs Religieux, pour aller solliciter divers Monaiteres de s’unir à celui de saint Denis-, pour faire un même Corps de Congregation. Ils en trouverent jusqu'à neuf , qui furent ceux de laint Pierre de Corbie , de saint Magloire de Paris, de saint Pere de Chartres, de Bonneval, de Coulombs , de Josaphat ,.de Neauphle le Vieil, de sainic. Lomer de Blois, & de Monstierender. 'On'dressa des Statuts, qui n'étant la plûpart que des Regles ou Maximes affez generalement reçurës dans les Cloîtres, sans déroger aux Colltumes de chaque Monastere, furent aisément admises par: les Procureurs de toutes ces Abbaïes , assemblés à Paris le. 6. Mars 1607. au Prieuré de faint Lazare au fauxbourg de saint Denis , où se conclut le Traité d'Association. On en poursuivit ensuite les Lettres Patentes , & le Roi Henri IV. les accorda dans le même mois. Elles furent enregistrées & homologuées au Parlement lo 5: Septembre de la même année, nonobstant l'opposition de l'Abbé de saint Corneille de Compiegne, dont les Religieux demandoient. d'être associés à la même Congregation, à laquelle ils furent aussi aggregés. La Cour trouva seulement à propos d'avancer le tems des Chapitres Generaux ; & au lieu que les Statuts n'en mettoient que de six en fix ans, elle deterinina qu'ils se tiendroient tous les quatre ans. Le premier Chapitre General avoit été indiqué à saint Denis le 28. Juillet : mais quelque incident survenu , obligca de le differer jul qu'au |