TION DE ANCIEN. & comme il avoit besoin du credit de l'Abbé Fulrad auprès autres, il lui donna permission & à ses successeurs de fonder Il y avoit de ces fortes d'Evêques à saint Martin de Tours & en d'autres celebres Monasteres. M. l'Abbé Fleury Ecclef T. dit à la verité, que ce n'étoient point des Evêques titulaires, IX.liv.44. comme si ces Monasteres & ceux de leur dependance eussent été des Dioceses mais qu'ils étoient de ceux qui aïant été or- Pepin aïant voulu rendre la Basilique de saint Denis plus L'année précedente il avoit confirmé la donation que son pere ANCIENy avoit faite des terres de Faveroles & de Noron , avec une GRECA partie de la forêt Jueline, des cerfs & des chevreuils qui y TON DE étoient , dont les cuirs devoient servir pour couvrir les li- FRANCE. vres des Religieux & la chair pour la nourriture des malades : d'où le P. Mabillon tire une conséquence, qu'en ce tems là l'abstinence de la viande étoit en usage dans cette Abbaïe. Un differend que l'Abbé Fulrad eut avec l'Evêque de Paris au sujet d'un Monastere bâti au village de Plaisir près de saint Germain en Laïe , fournit un exemple d'une épreuve qui se faisoit dans ce tems là pour juger des procès. L'Evêque alleguoit que ce Monastere avoit été donné à son Eglise ; Fülrad foûtenoit que c'étoit un don fait à son Abbaïe. Les Juges ne sçachant lequel des deux avoit droit, eurent recours à l'épreuve qu'on appelloit le jugement de Dieu devant la Croix. Deux hommes dont l'un solltenoit les droits de l'Eglise de Paris, l'autre ceux de l’Abbaïe de saint Denis , allerent dans la Chapelle du Roi, & pendant qu'un Prêtre recicoit des prieres , ils commencerent tous deux en même-tems à étendre les bras en forme de Croix. Celui de saint Denis étant demeuré ferme dans cet état, & l'autre aïant chancelé un peu , il n'en falluc pas davantage pour faire perdre le procès à l'Evêque, qui avoüa lui-même que Dieu s'étoit déclaré en faveur de l'Abbaïe de saint Denis: sur quoi le Roi assisté des Comtes & des autres Officiers de justice prononça en faveur de l'Abbé Fulrad, qu'il maintint en possession du Monastere de Plaisir par un Arrêt du 28. Juillet 775. mais cette sorte d'épreuve für interdite quelques années aprés par Loüis le Debonnaire. L'Abbé Fulrad par son testament fait à Heristal , sept ans avant sa mort, donna à son Abbaïe tous les biens qui lui étoient échus en heritage, dont quelques-uns étoient situés en Alsace & en Brisgau, avec ceux qu'il avoit eus par presens, soit de nos Rois, soit de ses parens ou de quelques-uns de ses amis, & les terres qu'il avoit acquises à titre d'échange, ou autrement. Il assujettit à la même Abbaïe tous les Monasteres qu'il avoit fondés ou rebâtis au Diocèse de Mets & ailleurs, comme ceux de Salone, de sainte Hippolyre ou faint Bilt, de saint Cucuphas , d'Arberting , d'Ada. NE CONGREGAS.DENIS EN FRANCE ANCIEN- logne, sans compter ceux de Lebraha & de saint Alexandre qu'il y avoit déja soûmis. Outre ces Monasteres & ceux dont TION DE nous avons ci-devant parlé, il y avoit encore celui de saint Michel, qui est présentement une fameuse Abbaïe proche Quant au testament de l'Abbé Fulrad , il faut remarquer que les Abbés Reguliers n'avoient pas plus de pouvoir que les autres Religieux de donner par testament à leurs parens ou à d'autres , & que s'il se trouve plufieurs testamens de cette nature en faveur des Monasteres , c'est qu'ils ne faisoient queconfirmer les donations qu'ils y avoient faites avant que d'y faire profellion , ou celles qui avoient été faites en leur consideration, depuis qu'ils avoient embras l'état Religieux, ne pouvant point disposer de leurs propres, puisqu'ils n'en avoient point,& ne pouvant pas non plus d'ailleurs disposer des biens du Monastere , dont ils n'avoient que l'economat. Nous donnons ici l'habillement des Religieux qui étoient à saint Denis du tems de l'Abbé Fulrad , que nous avons tiré sur les figures que le Pere Mabillon en a données dans le deuxiéme Tome de ses Annales Benedictines. Fulrad étant mort l'an 784. Maginaire l'un de ses Dife ciples lui succeda. Il obrint sentr’autres privileges du Pape Adrien I. l’an 786. la confirmation de celui qui avoit été accordé à Fulrad par Etienne III. d'avoir un Evêque à saint Denis pour y faire , selon les besoins , les fonctions Episcopales , & dans les autres Monasteres qui en dépendoient. Il fut envoïé en Ambassade en Italie, & à son retour il obtint d’Offa Roi des Merciens en Angleterre , la confirmation des biens situés au Port de Landowic , qui avoient été donnés par quelques-uns de ses sujets à l’Abbaïe de saint Denis , à laquelle ce Prince donna aussi ce qui lui appartenoit au même lieu , en or, en argent , & autres revenus , & ratifia en même tems le don que le Duc Bertwal avoit ausli fait à cette Abbaïe d'une autre part. Ce ne fut pas le seul endroit hors du Roïaume où ce Monastere avoit des biens. Charlemagne lui en donna aussi dans la Valte line ; elle en eut dans la suite en Allemagne, en Espagne', & en d'autres Provinces. Outre les Monasteres de sa dépendance qu'elle avoit en France, elle en avoit encore dans les: païs |