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NES REGU

REFORME

CHANOI Fauxbourg de Lazarre, & ce ne fut que l'an 1653. qu'après LIERS DE LA avoir acheté un grand Enclos dans un lieu appellé les CadurDE CHAN-ques, on commença les bastimens du Monaftere. Il benit & pofa la premiere pierre de l'Eglife, qui eft une des plus grandes de la Ville après la Cathedrale; mais la mort ne lui aïant pas permis de conduire cet ouvrage à fa perfection, il laissa dequoi l'achever.

CELLADE.

Nous nous estendrions trop fi nous voulions rapporter toutes les actions de ce Grand Prelat, les biens qu'il a procurés à fon Diocese, les Converfions admirables qu'il a faites, fes travaux Apoftoliques, fa charité envers les pauvrrs & les afAligés, & qu'il a fait paroiftre, principalement dans le tems que fon Diocese fut attaqué de la maladie contagieufe, expofant fa propre vie pour la confervation de fon Troupeau ; & nous renvoïons le Lecteur à la Vie de ce Serviteur de Dieu, qui a efté donnée au public l'an 1663. Le poids de fes travaux, de fa penitence & de fes aufterités ne donnant pas fujet d'efperer qu'il puft vivre long-tems, les Religieux de Chancellade commencerent à apprehender, que celui qui eftoit le fouftien de leur Reforme ne leur fuft enlevé, & que fa mort ne portast quelque prejudice à cette Reforme. Ils firent plufieurs prieres afin qu'il pluft à Dieu de pourvoir à cet inconvenient. Le faint Evefque de Cahors de fon cofté, prevoïant qu'il devoit bientoft les quitter, voulut feconder leurs deffeins, & il donna l'an 1652. Procuration à M. de la Brouffe Grand Vicaire de Sarlat, pour fe demettre en fon nom de la Charge d'Abbé entre les mains du Chapitre de Chancellade, afin qu'ils procedaffent à l'élection d'un Succeffeur. Ils en choifirent trois, qui furent les PP. Jean Garat, Grand-Vicaire de Cahors, Pierre du Teilz Soufprieur de Chancellade, & François Navieres, Soufprieur du Prieuré de Cahors. Mais quoique le Pere Garat euft efté élu avec deux de fes Confreres, tous les Religieux neanmoins le fouhaitoient preferablement aux deux autres. Ils efcrivirent pour ce fujet à l'Evefque de Cahors, pour le prier d'agréer fon élection,& d'emploïer fon credit auprès du Roi pour lui en obtenir le Brevet. Cependant l'humilité du P. Garat caufa du retardement par les oppofitions qu'il formoit de jour en jour pour ne point accepter cette dignité, & il ne fut pourvû de cette Abbaie que l'an 1658.

Dès l'an 1651. l'Evefque de Cahors avoit auffi demandé au

NEE RIGU
LIERS DE LA

DE CHAN
CELLADE

Roi un Coadjuteur, qui puft remplir fon Siege Epifcopal CHANOI immediatement après fa mort, afin de ne pas laiffer fon Eglife orpheline. Le Roi lui avoit accordé fa demande, & lui avoit REFORME mesme laissé le choix de fon Succeffeur ; c'eft pourquoi il jetta les yeux fur M. de Sevin Evefque de Sarlat. Ainfi il eut la confolation en mourant, de laiffer le Diocefe de Cahors & l'Abbaïe de Chancellade entre les mains de deux perfonnes animées de fon zele, & qu'il laiffa auffi heritieres de fes vertus. Ce fut l'an 1659. que la France perdit un fi faint Prelat. Il n'avoit rien diminué de fes aufterités jufqu'à la mort. Il y avoit mefme quarante ans qu'il couchoit tout veftu fur une paillaffe, & il n'y eut que la veille de fa mort qu'on l'obligea à fe deshabiller. Quelques jours auparavant il avoit difpofé de fon Temporel pour finir les fondations qu'il avoit commencées, & avoit laiffé tous fes meubles aux pauvres orphelins & orphelines. Après cette difpofition il ne fe confidera plus comme le maistre de ses meubles, & envoïa demander un linceul par aumofne à la Superieure des Orphelines, pour eftre enfeveli comme un pauvre de Jefus-Chrift; & il ordonna fa fepulture dans l'Eglife des Chanoines Reguliers de Cahors qu'il avoit fondés, voulant eftre enterré fans pompe comme un fimple Religieux, ce qui fut executé. Les merveilles que Dieu a operées depuis la mort par fon interceffion, & qui continuënt encore tous les jours à fon Tombeau, ont fait connoiftre la fainteté de ce Serviteur de Dieu; c'eft ce qui obligea les Prelats de France, dans une Affemblée generale du Clergé, de dre la refolution de poursuivre fa Canonization en Cour de Rome. M. l'Archevefque d'Alby, prefentement Archevelque de Narbonne, s'offrit de faire pour ce fujet le voïage de Rome; mais la continuation de la guerre & les grands fubfides que le Clergé a esté obligé de donner au Roi, ont interrompu ce projet.

autres que

pren

Quoique par l'Arreft du Confeil de l'an 1670. dont nous avons déja parlé, il fuft défendu aux Religieux de la Reforme de Chancellade de prendre de nouvelles Maifons de l'Ordre celles mentionnées dans l'Arrest. Ils font neanmoins entrés depuis dans l'Hôpital d'Aubrac au Diocese de Rhodez, y aïant efté appellés par M. l'Evefque de Châlonsfur Marne Louis-Gafton de Noailles, pour lors Dom d'Aubrac, fur le refus que les Religieux de la Congregation de

Fff iij

NES REGU

LIERS DE LA

DE CHAN

CHANOI France firent d'accepter cette Maison. Ils obtinrent à cet effet, du confentement du General, & du Procureur General de REFORME cette Congregation, des Lettres Patentes du Roi l'an 1697. & l'année suivante ils furent mis en poffeffion de cette Maifon le 24. Juin par l'Evefque de Rodez. Cet Hôpital estoit deffervi par des Religieux Hofpitaliers, qui formoient un Ordre particulier, dont nous parlerons dans la troisiéme partie.

GELLADE.

Quant à l'habillement des Chanoines Reguliers de la Reforme de Chancellade, il confifte en une Robe blanche & un petit Scapulaire de linge par deffus, lié avec une ceinture de laine; & quand ils font au Choeur, ils portent le Surplis avec l'Aumuce noire fur le bras en efté, & la Chape de mefme couleur en hyver. Ils fe levent à minuit pour dire Matines, le matin à cinq heures ; & une demie heure après ils font devant le faint Sacrement une heure d'Oraison mentale. Ils vivent dans l'obfervance exacte de la pauvreté Religieufe. L'Abbé de Chancellade, qui eft leur Superieur General, est le premier à leur donner l'exemple, vivant en commun avec fes Religieux, mangeant avec eux dans le Refectoire, logeant dans le mefme Dortoir; & il ne porte les marques de fa dignité que quand il officie les jours folemnels.

Leonard Chaftelet, Vie de Monfieur Alain de Solminiach. Celle du Pere Jean Garat, Abbé de Chancellade. Du Moulinet, figures des differens habits de Chanoines Reguliers. Philipp. Bonanni, Catalog. Ord. Religiof. part. 1. Hermant Hiftoire des Ordres Religieux. Tom. 2. & Memoires envoïés en 1712. par M. Belair Abbé de Chancellade.

117.

Chanoine Regulier

de la Congregation de notre Sauveur, en Lorraine.

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