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NES REGUL.

LIERS.

CHANOI- rable eft, que l'Abbé & les Religieux, à la defcente de la DU VAL- Châffe de cette Sainte, Patrone de Paris, dans les calamités DES-ECO- publiques, & lorfqu'on la porte en proceffion, ont la droite fur l'Archevefque de Paris & les Chanoines de la Cathedrale; & que l'Abbé donne la benediction dans les ruës auffi-bien que l'Archevefque. Cette Abbaïe, fuivant les Privileges des Papes & des Rois de France, n'eft jamais vacante, & fuivant l'ufage ordinaire, le mort faifit le vif. L'Abbé eftant mort, le premier & le fecond Affiftant lui fuccedent, en vertu d'une Bulle d'Alexandre VII, du 2. Aoust 1655. & Lettres Patentes du Roi, le tout confirmé & enregistré aux Cours Souveraines. Un des Privileges dont jouit cet Abbé, eft de donner des Monitoires comme les Evefques, & il a efté maintenu dans ce droit par un Arreft du Confeil d'Eftat.

Voiez la Vie du Pere Faure imprimée à Paris en 1698. Du Moulinet, Hift. des differens habits des Chan. Regul. Hermant, Eftablissement des Ord. Relig, Malingre, Antiquités de Paris, & Sammarth. Gall. Christ. Tam. 4. pag. 1001.

CHAPITRE LIX.

Des Chanoines Reguliers de la Congregation du Val-des-
Ecoliers, unie à celle de France.

C

OM ME la Congregation du Val - des - Ecoliers eft prefentement unie à celle de France, auffi-bien que quelques Abbaïes & Prieurés de Chanoines Reguliers, qui faifoient autrefois comme des Ordres particuliers, par rapport à leurs differens habillemens & aux differentes Conftitutions qu'ils obfervoient; c'eft ce qui fait qu'après avoir parlé de la Congregation de France dont ils font prefentement membres, nous rapporterons auffi leur Origine. Nous parle rons premierement dans ce Chapitre, de la Congregation du Val-des-Ecoliers, & dans le fuivant, des autres Abbaïes & Prieurés.

L'an 1201. felon quelques Auteurs, & felon d'autres l'an 1202. quatre Docteurs & Profeffeurs en Theologie de l'Univerfité de Paris, fçavoir Guillaume, Richard, Evrard, & Manaffés, eftant un jour dans un mesme lieu éloignés les uns

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Chanoine Regulier

de l'Ancienne Congrégation du Vol des Ecoliers, en Frances.

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des autres & occupés à leurs eftudes, eurent une mefme vi- CHANOLfion, d'un Arbre d'une groffeur & d'une hauteur furprenan Du VAL

LIERS.

& dont les branches & feüillages fembloient orner tout le DS-Ecomonde. L'heure eftant venuë qu'ils conferoient ensemble & fe communiquoient les uns aux autres les remarques qu'ils pouvoient avoir faites fur les Livres qu'ils avoient lûs ; la converfation tomba fur le bonheur dont les Bienheureux jouiffoient dans le Ciel, & les tourmens qu'enduroient ceux qui eftoient condamnés aux flâmes éternelles.

Guillaume leur dit, que pendant qu'il lifoit le Prophete Ezechiel qui avoit efté le fujet de fon eftude,il avoit eu jufqu'à trois fois la Vifion de cet Arbre dont nous venons de parler. Ses Compagnons qui avoient eu autant de fois la mesme Vifion, furpris de cette merveille, jugerent bien que Dieu demandoit d'eux quelque chofe d'extraordinaire: c'est pourquoi aïant deliberé entr'eux, ils communiquerent cette Vifion aux plus habiles de l'Univerfité, qui leur confeillerent de renoncer au monde, & de fe retirer dans quelque folitude où ils ne fongeaffent plus qu'à l'éternité, dont ils devoient à l'avenir faire leur principale eftude.

Guillaume fit pour lors un difcours fi touchant à fes Ecoliers fur le mépris du monde, qu'il y en eut trente-fept qui refolurent de l'abandonner entierement, & de fuivre l'exemple de leur Maistre dont ils voulurent eftre les Difciples, auffibien dans la pratique des vertus, qu'ils l'avoient efté dans l'eftude des fciences humaines; & pendant qu'ils mirent ordre à leurs affaires, Guillaume avec fes autres Compagnons, Evrard, Richard & Manaffés, leur furent chercher un lieu propre à la retraite qu'ils meditoient.

Ils partirent de Paris pour ce fujet l'an 1201. & arriverent fur les confins de Champagne vers Langres, où s'eftant arres tés pour prendre du repos dans un lieu environné de rochers affreux, qui n'avoit jamais efté habité que par des bestes, & quifembloit devoir eftre pluftoft leur retraite que celle des hommes, ils prirent la refolution d'y fixer leur demeure, après qu'ils eurent apperçu une fontaine qui fortoit de deffous un rocher, & en obtinrent la permiffion de Guillaume de Joinville pour lors Evefque de Langres, qui fut dans la fuite Archevelque de Rheims.

Comme ils eftoient allés à Langres pour obtenir cette per

NES REGUL.

DES-ECO

LIERS.

CHANOI- miffion, ils y trouverent Frederic ou Fery auffi Docteur de DU VAL- Paris, qui avoit cité élu Evefque de Châlons, & qui eftoit venu à Langres pour s'y faire facrer. Il fut fi touché de voir des perfonnes qui fe faifoient admirer, il n'y avoit pas long-tems, par leur fcience, chercher la retraite & la folitude, pour fe cacher aux yeux des hommes, qu'il voulut les fuivre dans ce Defert, abandonnant toutes les efperances qu'il pouvoit avoir dans le monde. Ces faints Perfonnages baftirent d'abord de petites cellules, ou pluftoft des Chaumieres, & voulant fe prefcrire une maniere de vivre, ils prirent la Regle de faint Auguftin & les Conftitutions des Chanoines de faint Victor; ce qui fut approuvé par l'Evefque de Langres, & confirmé par le Pape Honorius III. l'an 1218.

Cependant ces trente-fept Escoliers, qui avoient pris la refolution d'abandonner le monde, aïant appris que ces faints Religieux s'eftoient eftablis dans ce Defert, les vinrent trouver, & reçurent l'habit de Chanoines Reguliers. Cette fainte Communauté acquit une fi grande reputation, que l'on fouhaita de ces Chanoines en plufieurs endroits, & en moins de vingt ans, ils eftablirent feize autres Monafteres: mais ce premier eftant trop expofé aux inondations frequentes cauTées par les ravines d'eau qui tomboient des montagnes, ces Chanoines demanderent l'an 1234. à Robert de Torrota, pour lors Evefque de Langres, & depuis Evefque de Lieges, un lieu plus favorable, ce qu'il leur accorda dans une autre vallée proche Chaumont en Baffigny, où ils baftirent dans la fuite un magnifique Monaftere qui a toûjours efté le Chef de cette Congregation, dont les Superieurs n'avoient que le titre de Prieurs. Mais Nicolas Cornuot Prieur Conventuel de ce Monaftere, & General de l'Ordre, obtint du Pape Paul III. la dignité d'Abbé pour lui & fes Succeffeurs, & le privilege de fe fervir d'Ornemens Pontificaux. Ils ont toujours efté perpetuels jufques en l'an 1637. que Laurent Michel Abbé General de cette Congregation, aïant embraffé avec fes Religieux la Reforme de la Congregation de France, avec la permiffion de Sebastien Zamet Evefque de Langres, se démit de fa dignité d'Abbé. Il confentit qu'on en élût un autre tous les trois ans, & que les Monafteres de fa Congregation avec tous leurs droits, fuffent unis à celle de France; ce qui fut confirmé par le Roi, le Cardinal de la Rochefoucaut, le Par

lement

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