NFS Hos TERRE. lui qui auroit esté nommé par l'Abbé de saint Alban , fuít CHANOIMailtre ou Recteur de l'Hôpital, de se contenter de ce que PITALIERS ce Maistre lui donneroit fans murmurer, & de ne point for- p'ANGLEtir les bornes qui estoient prescrites. Que s’il transgressoit aucune de ces choses, il consentoir qu'on le punist severement selon la qualité ou la grandeur du crime, & mesine qu'on le chassast de la Congregation comme apostat , sans aucune esperance de retour, à moins que ce ne fust par une grace speciale de l'Abbé. Leur habillement confistoit en une Robe & Capuce de couleur tannée , & lors qu'ils alloient au Chæur ou par la Ville, ils avoient uneChappe en forme de Manteau & un Capuce de drap noir. Leurs Robes & Capuces pouvoient estre fourés de peaux d'agneaux. L'habillement des Prestres eftoit noir, & semblable quant à la forme à celui des Lepreux. Cet Hôpital de faint Julien, fur fondé vers l'an 1140. sous le regne d'Henry I. par Geoffroi, seiziéme Abbé de saint Alban , qui estoit François & ayoit pris naissance dans le Païs du Maine ; & les Statuts & Reglemens dont nous venons de parler , avoient esté dressés par l'Abbé Michel l'an 1344. Dodfworth & Dugdale ont aussi inseré dans leur Hiltoire Monastique d'Angleterre, les Reglemens de l'Hôpital des Lepreux d’Elleford dans le Comté d'Ellex qui avoit autrefois esté fondé par l’Abbesse & les Religieuses du Monastere de Berkyng. Ces Reglemens furent dressés l'an 1346. par Radulphe de Baldok Evefque de Londres, du consentement de Maltide de Montaigu, pour lors Abbesse de Berkyng, & on y remarque que ces Lepreux promettoient & juroient sur les saints Evangiles , de garder la chalteté, de n'avoir rien en propre, & d'obéir à l'Abbesse du Monastere de Ber kyng: C: mme il y avoit d'autres Hôpitaux de ces Lepreux, fous le titre de sainte Marie Magdelaine & de faint Lazare; c'est ce qui a peut-estre donné lieu a Adrien Damnan & à quelques autres, d'avoir supposé un ordre de sainte Magdelaine & de faint Lazare. Vorez Roger, Dodsworth , & Guillelm. Dugdale , Man mafticon Anglicanum Tom. Ziq. CHANOI- ET L'EPE'E. e pe Des Chanoines ou des Chanoinesses de l'Ordre de S. Jac ques de l'Epée en Espagne. L A qualité de Chanoines Reguliers , que les Souverains Pontifes ont donné aux Chapelains de l'Ordre Militaire de faint Jacques de l'Epée en Espagne, nous oblige de parler ici de cet Ordre. Mais comme nous ne traitons particulierement dans cette seconde Partie que des Chanoines Reguliers ; nous ne parlerons des Chevaliers de saint Jacques de l’Epée, qu'après avoir rapporté ce qui concerne leurs Chapelains, puisqu'ils sont Chanoines Reguliers ; & nous joindrons ausli dans ce Chapitre les Religieuses du mesme Ordre, qu'on peut aussi regarder comme Chanoinesses. Il y en a qui pretendent que Ramire premier Roi de Galice, á fondé l'Ordre Militaire de saint Jacques l'an 846. après avoir remporté une celebre victoire sur les Maures , où il en demeura soixante & dix mille sur le champ de Bataille parce que l'on en attribua le succés au secours de ce saint Apôtre, qu’on avoit veu combattre dans la mellée , tenant à la main un Etendart blanc, sur lequel il y avoit une Epée rouge en forme de Croix ; ce qui fit que ce Prince institua en faveur des Gentilshommes qui avoient combattu en cette action, une Confrairie sous le titre de saint Jacques à laquelle il donna pour Armes une Epée deGueules en Champ d'or avec cette devise: Rubet exfis fanguine Arabum ; & ils ajoûtent que dans la suite cette Confrairie fut érigée en Ordre Militaire par les Souverains Pontifes. Mais pour detruire cette opinion, il ne faut ne faut que faire attention à ces Armes, qu'on donne à cet Ordre dès le commencement de son institution, ce qui en marque evidemment la fausseté; puisque les Armoiries n'ont esté en usage qu'après le dix ou le onzieme siecle. Ce ne fut que l'an 1170. que cet Ordre commença , sous le Regne de Ferdinand II. Roi de Leon & de Galice. Et ce qui y donna occasion, furent les courses des mesmes Maures, qui troubloient la devotion des Pelerins qui alloient CHANOI: Les NES ET NESSES DE QUES DE ils ne de Compostelle , visiter le Sepulcre de saint Jacques. Chanoines de saint Eloy qui avoient un Monastere au Roïau- CHANOIme de Galice, bâtirent des Hôpitaux de leurs revenus qui L'ORDRE estoient fort considerables , sur le chemin qu'on appelle DE S. Jaccommunement vore Françoise, pour y loger les Pelerins. Le L'Ede' E. premier fut celui de saint Marc l'Evangeliste, hors les murs de la Ville de Leon; & le second au Detroit de Castille , appellé Delas Tiendas. Peu de tems après, treize Gentilshommes à leur imitation prenant le mesme Apôtre pour leur Protecteur, s'obligerent par veu de garder & assurer les chemins contre les incursions des infidelles. Ils communiquerent leur dessein à ces Chanoines de saint Eloy , leur proposant de ne faire qu'un Corps entr'eux, de mettre en commun le revenu du Monastere , & ce qu'ils pouvoient avoir & pourroient acquerir dans la suite , par le moïen de ceux qui se joindroient à eux. Comme ces Chevaliers possedoient déja plus de vingt Châteaux, les Chanoines furent plus faciles à accorder cette union, & devinrent par ce možen dans la suite dependans de ces Chevaliers, dont font que les Chapelains. Cette union se fit l'an 1170. & l'accord fut fait entre Dom Pierre Ferdinand de Fuentes Encalada , de la part des Chevaliers; & de la part des Chanoines , entre Dom Ferdinand qui fut ensuite Evefque , comme il paroist par son Epitaphe qui est dans l'Eglise du Couvenc d'Uclés. obiit Ferdinandus Episcopus B. Maria primus Prior Ordinis Militiæ. s. Jacobi Era CCXI. Ce qui répond à l'année 1173. deux ans avant la confirmation de l'Ordre, qui ne fut accordée que l'an 1175. auquel tems Dom Andrés estoit Prieur. Le Cardinal Hiacinte Bubo, qui a esté Pape sous le nom de Celestin III. & qui estoit pour lors Legat en Espagne du Pape Alexandre III. pour terminer les differens qui estoient entre les Rois de Leon & de Castille , allant au Diocese d'Osma ; reçut le Maistre Dom Pierre Ferdinand avec quelques-uns de ces Chevaliers qui le furent visiter ; & il approuv ace nou i vel Ordre. Toutes choses y furent reglées par son Conseil , & l'an 1175. le mesme Pierre Ferdinand alla trouver le Pape Alexandre III. à Rome , accompagné de quelques Chevaliers dont le nombre estoit augmenté, & obtint la confirmation de cet Ordre, conformement à ce que le Cardinal HiaTome II, Kk |