T. II. P. 252. : Chanoine Regulier et Hospitalier, 67'de Saint Jean Baptiste de Conventry, en Angleterre. HIVERSIDAD BIBLIOT DERECHO TERRE. l'Archevêque de Tours, y rendit raison de fa Foi, soit pour CHANG confirmer la profession qu'il avoit faite à Rome, foit pour PITALIERS retracter son dernier écrit, & depuis ce Concile il n'est plus D'ANGLEparlé de lui jusqu'à sa mort qui arriva le 5. Janvier 1088. Il mourut dans la Communion de l'Eglife, & l'on croit qu'il fut enterré dans l'Eglise de saint Cosme lez Tours où il s'estoit retiré, & y avoit mené une vie penitente. Ce Prieuré appartenoit pour lors aux Moines de Marmoutiers, selon le temoignage du sçavant Pere Mabillon; & ainsi il n'y a pas d'apparence que la Retraite de Berenger dans ce Prieuré ait donné lieu à quelques Chanoines de saint Martin de suivre son exemple, & qu'ils aïent par ce moyen formé la Communauté des Chanoines Reguliers de saint Cosme l'an 1095. comme a avancé le Pere Dom Etienne Badier, dans 1 Histoire de l'Abbaye de Marmoutiers, & de l'Eglise de saint Martin de Tours qu'il donna en 1700. Ronsard le Prince des Poëtes du seizième siècle, qui avoit esté Prieur Commendataire de saint Cosme, y est aussi enterré dans un magnifique Tombeau. Il mourut le 27. Decembre 1585. Ces Chanoines sont habillés comme les Ecclesiastiques, & mettent seulement sur leurs manches une bande de toile de la largeur de quatre doigts, qu'ils tâchent de cacher le plus qu'ils peuvent en retroussant leurs manches. Au Chœur ils portent un Surplis avec une Aumuce sur le bras, & un bonnet quarré. Joan. Mabill. Annal. Bened. Tom. 4. pag. 155. & sequent. Fleury. Histoire Ecclef. Tom. douze & treize. CHAPITRE XXXVIII. Des Chanoines Hofpitaliers de Saint Jean Baptifte de Coventry en Angleterre, où il est aussi parlé de quelques autres Hospitaliers dans ce Roiaume. N Ous avons dit dans le Chapitre xxx111.que les Religieux Porte-Croix des Païs-Bas & de France, ne reconnoifsent point ceux d'Irlande, pour avoir efté de leur Ordre ; ce qui a fait que M. Alleman les a attribués à ceux d'Italie ; mais comme la plupart des maisons que les Religieux PorteCroix d'Irlande avoient, estoient aussi des Hôpitaux dediés 1 PITALIERS CHANOI- à faint Jean Baptifte, je croi qu'ils pourroient avoir esté semNES HOS- blables aux Chanoines Hofpitaliers de saint Jean Baptifte de D'ANGLE- Coventry en Angleterre, dont Dodsworth & Dugdale ont fait mention dans leur Histoire Monastique d'Angleterre ; & que la croix noire qu'ils portent sur leurs robes & leurs manteaux, leur a fait peut-estre donner le nom de Porte-Croix, TERRE. Quoi qu'il en soit, Dodsworth & Dugdale, nous ont don. né l'habillement d'un de ces Chanoines Hospitaliers de saint Jean Baptifte de Coventry, tel que nous le donnons auili. Ils n'ont point marqué le tems de leur établissement; mais cet Hôpital estoit desservi par des Religieux & des Religieuses, & avoit esté fondé par le Prieur & les Moines de la Cathedrale de Coventry de l'Ordre de saint Benoist, qui y tenoient lieu de Chanoines comme dans plusieurs autres Cathedrales des Roïaumes d'Angleterre, d'Escosse & d'Irlande. Il y a une Bulle d'Honorius III. de l'an 1221. adressée au Recteur & aux Freres de cet Hôpital, par laquelle ce Pape les reçoit fous sa protection, leur accorde des Privileges, & confirme toutes les donations qui leur avoient esté faites. Une femblable protection leur fut aussi accordée par le Roi Henri. III. mais il y a bien de l'apparence que cette Bulle causa un procés entre les Moines de Coventry & les Hospitaliers, qui dura près de deux cens ans; puisque ce ne fut que le 29. Mars de l'an 1425. qu'il fut terminé par des Arbitres qu'ils avoient choisis, & qui ordonnerent que cette Bulle d'Honorius III. n'auroit aucun effet, & feroit de nulle valeur, à cause des divisions qu'elle avoit causées: que le Prieur & le Chapitre de Coventry estoient les veritables fondateurs de cet Hôpital, & feroient reconnus à l'avenir pour tels: que pour ce sujet le Maistre ou Recteur, sitost qu'il seroit élu & infralé, leur presteroit obéissance & fidelité, & leur païeroit les dixmes des champs seulement, & non de leurs jardins & des animaux dont ils eftoient exemts comme Religieux: que le Prieur accompagné de huit personnes visiteroit tous les ans, s'il le trouvoit à propos, le Recteur, les Freres & les Sœurs de l'Hôpital, qui seroient tenus de faire profession entre ses mains, felon la formule énoncée par cet acte qui contient plusieurs Reglemens & Statuts pour ces Hofpitaliers, comme aussi la maniere dont ils doivent estre habillés; sçavoir, tant les Freres que les Sœurs d'une Robe, d'un : Robe, & d'un Manteau Scapulaire par dessous la de couleur CHANOΙ brune, sur lesquels devoit estre attachée une Croix noire. PITALIERS NES Hos- D'ANGLE Les Religieuses avoient un Voile blanc; apparemment qu'el- TERRE les afsistoient au Chapitre avec les Freres; puisqu'il y est aussi marqué que le Maistre ou Recteur tiendroit tous les Vendredis le Chapitre, pour punir les fautes des Freres & des Sœurs, qui se devoient auffi trouver aux Processions generales & aux enterremens des Prieurs & des Moines de la Cathedrale. Il y avoit grand nombre de ces fortes d'Hospitaliers en Angleterre; & quoique Dodsworth & Dugdal les aïent mis au nombre de ceux qui fuivoient la Regle de faint Augustin, il paroist neanmoins qu'ils avoient des Regles particulieres, & qu'ils dépendoient des Evesques des lieux où leurs Hôpitaux eftoient situés, comme on peut voir dans les Reglemens de quelques uns de ces Hôpitaux qui font raportés par ces Auteurs, & qui font affez connoistre que ces Hofpitaliers estoient veritablement Religieux; car les Freres & les Sœurs de l'Hôpital de faint Leonard d'York, aïant commis quelque peché contre la chasteté & la pauvreté, ne pouvoient estre absous que par le Maistre de l'Hôpital, fi ce n'estoit à l'article de la mort; auquel cas ils pouvoient recevoir l'abso-lution de quelque Prêtre que ce fust; mais s'ils retournoient en santé, ils devoient se presenter au Maistre pour la recevoir, & fi quelqu'un d'eux mouroit proprietaire il estoit. privé de Sepulture. Vautier de Grey Archevêque d'York, dressa aussi une Regle l'an 1241. pour les Freres & les Sœurs de l'Hôpital de faint Jean Baptifte de Dotingham, adressée à Alwin, qui en estoit Maistre ou Recteur. Il ordonna entr'autres chofes,. que la proprieté feroit bannie entr'eux ; & que si sept jours. après la publication de fon ordonnance, il se trouvoit quelqu'un qui fust proprietaire, il seroit excommunié; & mourant, en cet état, qu'on ne lui donneroit pas la sepulture en terre. fai nte.. Les Freres & les Sœurs de cet Hôpital avoient des Tuniques grifes tlrant sur le roux, avec des Manteaux noirs ne mangeoient de la viande que trois-fois la semaine, gardoient, un étroit filence au Refectoire, s'assembloient toutes les semaines au Chapitre, pour s'accufer de leurs fautes & PITALIERS TERRE. CHANOI- en recevoir la correction; ils y devoient lire une-fois le mois NES Hos- le Reglement de cet Archevêque, en langue Angloise ou D'ANGLE- Françoise, & les Freres Laics & les Sœurs recitoient certain nombre de Pater, pour chaque heure de leur Office. Il y avoit en Angleterre plusieurs Hôpitaux destinés pour les Lepreux, & qui s'engageoient par vœu à la pauvreté, à l'obéïffance & à la chasteté. L'on trouve à la fin des œuvres de Matthieu Paris, les Statuts de l'Hôpital de saint Julien, où il est dit que les Freres qu'on recevra dans cet Hộpital, ne feront point mariés, & que s'il s'en presente quelqu'un qui le soit, il fera vœu folemnel de chafteté entre les mains de l'Archidiacre de l'Abbaïe de saint Alban, dont cet Hôpital dependoit: que fi après la reception & après avoir fait ce vœu il le tranfgreffe, il fera chassé de l'Hôpital, felon l'ancienne pratique de cette maison, & renvoïé à sa femme si elle est encore en vie, comme estant pour lors libres tous les deux; & que si elle est morte, il sera puni severement. Ils ne s'engageoient pas à une pauvreté fort exacte; car par un des articles des mesmes Statuts; il est dit, que comme ce qu'on leur donnoit dans l'Hôpital ne suffisoit pas pour leur entretien, il leur estoit permis d'avoir des effets mobiliaires qui se pouvoient acquerir honnestement, à condition que venant à mourir ou à fortir, les biens appartiendroient à l'Hôpital pour estre distribués en commun. Ils pouvoient neanmoins disposer par testament de la troisiéme partie de ces effets; pourveu que ce fust avec la permission du Maistre ou Recteur, autrement le teftament estoit nul. On éprouvoit pendant un tems celui qui devoit faire profeffion, & s'il avoit fait paroistre une conduite reglée & qu'il eustesté de bon exemple, on le recevoit en Chapitre après quoi il faisoit Profession entre les mains de l'Archidiacre de faint Alban. Par cette Profeffion il promettoit & juroit sur les faints Evangiles d'obéïr en toutes choses, pendant tout le tems de sa vie, à l'Abbé de faint Alban; pourveu qu'il ne lui commandât rien contre la loi de Dieu, de ne commettre point de vol, de ne battre point aucun Frere, de ne point violer le vœu de Chasteté, de ne point s'approprier & de ne disposer par testament que des choses dont les Freres pouvoient disposer, d'éviter toute forte d'ufure, de ne procurer par aucune voïe, qu'aucun autre que ce |