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de là qu'ils fullent pour cela Religieux; puifqu'on appelloit en ORDRE U ce tems-la Religion & Ordre, toute focieté dans laquelle on DE MONTs'engageoit plus étroitement à fervir Dieu fous l'obeiffance PELLIER. d'un Superieur. Enfin par la mefine Bulle, le Pape unit les deux Hôpitaux du faint Efprit de Montpellier & de Rome, voulant qu'ils fuffent gouvernés par un mefme Maiftre, & que cette union ne puft prejudicier aux droits de l'Evefque de Mague lone, à la jurisdiction duquel l'Hôpital de Montpellier eftoit foumis. Il ordonna auffi entr'autres chofes que ceux qui feroient commis pour chercher les aumofnes pour ces Hôpitaux, auroient chacun leur departement, que les Quefteurs de celui de Rome fe contenteroient des aumofnes qu'ils recevroient en Italie, en Sicile, en Angleterre & en Hongrie ; & que ceux de l'Hôpital de Montpellier pourroient aller dans toutes les autres Provinces de la Chreftienté.

Plufieurs Hôpitaux s'unirent enfuite à celui de Montpellier, auquel l'on fit de grandes donations. Celui de Rome fe mit dans la mefme reputation&plufieurs Hôpitaux s'unirent à lui; c'est pourquoi l'an 1217. Honorius III. voïant que l'union de ces deux Hôpitaux de Rome & de Montpellier pouvoit préjudicier à celui de Rome en particulier, les demembra; ordonnant qu'ils n'auroient rien de commun ensemble que les aumofnes qui feroient receuës en Italie & dans les Roïaumes de Sicile,de Hongrie & d'Angleterre, feroient portées à l'Hôpital de Rome, & que celles qui feroient receues dans toutes les autres Provinces de la Chreftienté appartiendroient à celui de Montpellier.

L'Ordre du faint Efprit a donc d'abord efté mixte, compofé de perfonnes Ecclefiaftiques faifant profeffion de la vie Religieufe engagées par des Voeux folemnels, & de perfonnes Laïques qui ne faifoient que des Voeux fimples. On regarda dans la fuite cet Ordre comme Militaire; le nom de Maistre que prenoient ceux qui gouvernoient les Hôpitaux & qui en eftoient Superieurs, fut changé en celui de Precepteur ou Commandeur, & l'on fe fervit du terme de refponfion pour marquer les Charges que les Commanderies devoient au Grand Maistre ou General, ce terme de refponfion n'eftant en usage que dans les Ordres Militaires. Il n'y a neanmoins aucune preuve que ces Hofpitaliers aïent porté les armes,& aïent esté emploïés dans les Croisades comme les autres Hofpitaliers,

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ORDRE DU mais l'on trouve que le nom de Commandeur leur est donné DE MONT- dans une Bulle d'Alexandre IV. de l'an 1256. Cum igitur MaPELLIER. giftri Commendatores & omnes alii fratres noftri Hofpitalis. On

trouve auffi la mefme chofe dans d'autres Bulles de differens Pontifes. Le mefme Alexandre IV. dans celle dont nous ve nons de parler, & le Pape Nicolas IV. par une autre Bulle de l'an 1291. après avoir dit que le Commandeur de Montpellier, & les Maifons de fa dépendance, fe font foumis à l'Hôpital du faint Efprit de Rome, ajoute que c'est afin que l'Hôpital de Montpellier foit foumis & fujet à celui de Rome, de la mesme maniere que les Maifons qui dépendent de l'Hôpital de Jerufalem qui eft une milice temporelle, font foumifes & fujettes à cet Hôpital de Jerufalem. C'est apparemment pourquoi Bzovius, le P. Mendo, Crefcenze, l'Abbé Giuftiniani, & quelques autres Auteurs parlant de l'Ordre du faint Ffprit, l'ont qualifié Ordre Militaire.

CHAPITRE XXXI.

Continuation de l'Hiftoire de l'Ordre du faint Efprit de Montpellier, & fuppreffion de la Milice de cet Ordre.

L

A premiere atteinte qui fut faite à l'autorité du Grand Maistre ou Commandeur de l'Hôpital du faint Efprit de Montpellier qui en cette qualité eftoit Ĝeneral de tout l'Ordre, fut quand le Pape Honorius III. fepara cet Hôpital de celui de Rome. Il lui laiffa neanmoins toute jurifdiction fur les Hôpitaux qui fe trouvoient dans toutes les Provinces de la Chreftienté, excepté en Italie, & dans les Roïaumes de Sicile, de Hongrie, & d'Angleterre. Gregoire X.lui ofta encore cette jurifdiction qu'il donna au Maistre de l'Hôpital de Rome, voulant que celui de Montpellier lui obeift comme à fon Superieur. Nicolas IV. dit néanmoins dans une Bulle de l'an 1291. que ce fut du confentement du Maistre de l'Hôpital de Montpellier & de fes Hofpitaliers qui s'y foumirent volon tairement,& il ordonna que le Maiftre de Montpellier païeroit tous les ans à celui de Romé trois florins d'or. Il y en a qui prétendent que le Pape Gregoire XI. remit les chofes en l'estat qu'elles eftoient du tems d'Honorius III. en feparant de nou

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PELLIER

veau ces Hôpitaux ; mais le Saunier Religieux de l'Ordre du ORDRE DV faint Efprit & fous-Prieur de l'Hôpital de Rome, fait voir que DE MONTla Bulle de ce Pape de l'an 1372. qui fe trouve dans le Bullaire de cet Ordre, eft fauffe & fuppofée, en ce qu'elle eft adreffée à Berenger Giron General & Grand Maistre de l'Archihôpital & Milice de l'Ordre du faint Efprit, & que ce Berenger mourut l'an 1487. ou 1488. outre que cette Bulle qui eft datée du trois des Kalendes de Septembre 1372. & de la troifiéme année du Pontificat de Gregoire XI. ne peut pas eftre de cette année, puifqu'il ne fut clu que le trente Decembre 1370. c'estoit peut-eftre au fujet de ce Berenger Giron que Sixte IV. se plaignit de ce qu'il y en avoit au delà des Monts qui prenoient la qualité de Generaux, & il les foumit à celui de Rome com me au feul General de l'Ordre. Le Generalat fut neanmoins reftitué au Commandeur de Montpellier par les Papes Paul V. & Gregoire XV. mais à condition qu'il dépendroit encore de celui de Rome. Cette dignité lui fut enfin accordée fans aucu→ ne dépendance par le Pape Urbain VIII. & encore contestée, comme nous dirons dans la fuite.

Mais la Milice de cet Ordre reçut un plus grand echec en 1459. carle Pape Pie II. la fupprima entierement. On découvroit quelques traces de Chevaliers depuis la Bulle d'Alexandre IV. de l'an 1256. dont nous avons parlé jufqu'à ce tems-là. l'Ordre eftoit compofé de perfonnes Ecclefiaftiques veritablement Religieux, & de Laïques qui n'eftoient point engagées à la profeffion Religieufe, & on eftoit en peine de ce qu'eftoient devenus ces Laïques depuis le milieu du quinziéme fiécle jufqu'au commencement du dix-fept qu'on ne voit dans cet Ordre que de veritables Religieux,& ce n'eft que vers ce temslà qu'on y voit renaître des Laïques ou Seculiers qui font mesme engagés dans le mariage. Mais M. de Leibenitz nous a appris quel avoit efté leur fort, en nous confervant dans fon Codex juris gentium,la Bulle de Pie II. de l'an 1459. par laquelle ilerige l'Ordre Militaire de Notre-Dame de Bethleem, & en fupprime quelques autres,du nombre defquels eft la Milice du faint Efprit in Safia à Rome, dont il applique les revenus à fon nouvel Ordre de Notre-Dame de Bethleem: Pro fundamento autem ac fubftantia dičte Religionis nova, alias Religiones five Militias ac Hofpitalia infra fcripta, videlicet S. Lazari,ubilibet confiftentia, S. M. de Caftello Britonum de Bologna, ac S. Sepulchri

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