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MONTRE'S

n'avoient rien en propre, ils n'avoient qu'un feul afne qui leur CHANOI appartenoit & qui leur fervoit à porter le bois qu'ils alloient NES PREtous les matins couper dans la foreft, & qu'ils alloient enfuite vendre à Laon pour avoir du pain, les Religieux attendant quelquesfois pour manger jufqu'à None, que ce pain fuft venu; mais Dieu pour recompenfer leur charité & l'hofpitalité qu'ils exerçoient, fufcita plufieurs perfonnes de pieté qui en peu de tems leur firent de fi grands dons, & fonderent tant de Monafteres, , que trente ans après la fondation de cet Ordre il fe trouva déja au Chapitre General prefque cent Abbés, non feulement des Monafteres de France, mais encore d'Allemagne.

L'on remarque que dans le tems de fa premiere ferveur tous les Religieux aïant demandé comme à l'envi des privileges à Innocent III. qui les accordoit facilement, les Premontrés fu→ rent les feuls qui n'en rechercherent point, defirant feulement que le Pape approuvât le Decret qu'ils avoient fait de ne point fe fervir de mitres ni de gands en faifant le fervice divin, de peur que la vanité ne fe gliffât dans leur cœur ; ce que leur aïant accordé, il leur donna d'autres privileges comme à des perfonnes qui eftoient l'exemple de la vie Religieufe & qui s'eftoient attiré l'eftime de toute l'Eglife. Il les honoroit & cheriffoit en particulier auffi-bien que ceux de Cifteaux. Il fe recommanda fouvent par Lettres à leurs prieres, & fe fervit d'eux pour la converfion des Albigeois.

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C'eftoit auffi dans ce tems de ferveur qui dura près de fixvingts ans, que ces Religieux regardoient comme un grand crime d'avoir feulement mangé des oeufs, du fromage & du laitage; car leur Fondateur leur avoit entierement defendu l'ufage de la viande, à moins qu'ils ne fuffent malades ; & il avoit ajoûté à cette aufterité un jeûne perpetuel. Mais fous le Pontificat d'Innocent IV. environ l'an 1245. quelques Religieux s'éloignant de l'efprit de leur Fondateur & tombant infenfiblement dans le relâchement, fe difpenferent de cette abstinence. Le Pape en aïant efté averti en efcrivit à l'Abbé Conon & aux autres Abbés affemblés dans le Chapitre General; il les reprit feverement du peu de foin qu'ils avoient à faire obferver la regularité, & enjoignit pour penirence aux Abbés qui eftant en fanté avoient mangé de la viande & avoient permis aux Religieux d'en manger,de jeûner au pain & à l'eau!

NES PRE

CHANOI trois Vend's dis de fuite pour chaque tranfgreflion; & il ordonna la mesme chofe aux Religieux qui avoient commis une pareille faute.

MONILE'S.

L'abitinence fut donc religieufement obfervée dans cet Ordre jusqu'en l'an 1245. Dès l'an 1220. il y avoit déja quelques Maifons qui s'eftoient relachées de cette fainte pratique; mais en 1288. le General Guillaume,à la priere des Abbés de l'Ordre, demanda & obtint du Pape Nicolas IV. la permiffion pour que les Religieux voïageurs puffent manger de la viande. Tous ces adouciffemens ne fuffirent pas à la delicateffe humaine. On fit d'un privilege une loi commune; les fedentaires voulurent avoir part aux graces accordées aux voïageurs. Le General Simon de Peronne,à la follicitation des Abbés, representa en 1460. au Pape Pie II. que le malheur des tems aïant produit dans le Cloiftre l'ufage de la viande fans efperance de pouvoir la fupprimer, il fupplioit fa Sainteté de vouloir difpenfer l'Or dre de l'obfervance d'un article dont le violement paroiffoit fans remede: le Pape y confentit, & ajoûta à cette grace la clause par laquelle il obligeoit les Religieux de garder l'abftinence tous les Mercredis & Samedis de l'année pendant l'Avent, & dequis le Dimanche de la Septuagefime jufqu'à Pâques, qu'outre cela ils jeûneroient tous les Vendredis, & que fi quelqu'un eftoit convaincu d'avoir rompu l'abstinence les jours defendus, il feroit condamné à jeûner trois Vendredis au pain & à l'eau pour chaque tranfgreffion. Cependant ils ne s'accommoderent pas de l'abftinence depuis la Septuagefime jufqu'au jour des Ĉendres,leGeneral Hubert pria Sixte IV.de la transferer au tems qui precede la Touffaints. Mais cette difcipline ne fut pas univerfellement fuivie; ce qui obligea Alexandre IV. de remettre l'abstinence de la Septuagefime. Jules II. en renouvella le Statut, & c'est à cette Bulle que fe conforment les Religieux Premontrés de l'observance commune.

Non feulement les Papes ont accordé beaucoup de Privileges à cet Ordre; mais nos Rois de France l'ont auffi enrichi par plufieurs liberalités,auffi-bien que Bela Roi de Hongrie & pluheurs Comtes de Flandres. Louis XIII. par fes Lettres patentes du mois de Juillet 1617. ordonna à tous les Abbés de cet Ordre en France, d'envoïer un ou plufieurs Religieux au Prieuré & College de Premontré à Paris pour y eftre inftruits & élevés dans la pieté & aux faintes Lettres, & que tous ces Ab

bés

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Chanoine Régulier Prémontré,

en habit de Chour l'hyver.

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